A l’instar de tous les pays du globe, la Tunisie célèbre aujourd’hui, 5 juin, la Journée mondiale et nationale de l’environnement. Cela fait 51 ans qu’on la fête ainsi, et que l’on soulève, à chaque fois, une des questions qui nous préoccupent depuis longtemps.
Cette année, plus d’un demi-siècle après le fameux Sommet de la Terre en 1972 à Stockholm, en Suède, on revient à réveiller les vieux démons du développement durable et mettre le doigt sur les défis et les enjeux y liés. Ainsi, cette nouvelle édition du 5 juin est placée sous le thème «Nos terres, notre avenir», qui se veut comme un rappel à l’ordre environnemental, à travers lequel l’ONU lance un signal d’alerte sur les risques et les menaces qui pèsent sur l’écosystème planétaire où vivent environ 8 milliards d’âmes.
Aujourd’hui, outre les catastrophes naturelles qui mettent en péril notre vie communautaire, le réchauffement planétaire, étant à l’origine du changement climatique, demeure un fléau des plus inquiétants dont aucun pays, riche ou pauvre, ne serait épargné. Et pourtant, nul n’en tient compte très sérieusement. D’autant plus que peu d’actions et projets de lutte, s’inscrivant dans les politiques nationales de protection de l’environnement, ont vu le jour. Pour y parvenir, l’on a multiplié, universellement, des conférences d’envergure et des évènements majeurs ayant marqué le rapport antagonique homme-nature.
A quoi servent les COP ?
Même les COP et les assises internationales tenues successivement sur le climat, la biodiversité, la désertification, la sécheresse, et bien d’autres problématiques environnementales, n’apportent pas, jusque-là, des solutions susceptibles de changer nos mentalités, nos comportements et nos modes de production et de consommation. A titre d’exemple, la COP des Nations unies sur le climat, qui s’organise, à chaque fois, dans un pays différent et dont la 29e édition est prévue en novembre prochain, à Bakou, en Azerbaïdjan, ne semble guère porter ses fruits. Et les déclarations en découlant sont, plus souvent, restées lettre morte. Alors, à quoi servent pareilles manifestations si rien n’est fait concrètement ?! Que fait-on, sous nos cieux, en matière de protection de l’environnement ? Surtout que pollution atmosphérique, déchets organiques, désertification, prolifération du plastique, déforestation anarchique ont brutalement sévi dans nos milieux urbains, défiguré le visage de nos villes et nui à notre santé et celle des animaux. Alors que le ministère de l’Environnement avait trop investi dans l’organisation des campagnes de nettoyage, de propreté et de lutte contre le plastique.
Qu’en est-il des campagnes nationales de propreté ?
Ainsi, «Clean-up month» et «Clean-up year» sont, à ce niveau, l’action phare pilotée par le ministère de tutelle, en collaboration avec les différentes composantes de la société civile, afin de donner à nos villes et plages un véritable coup d’éclat. L’objectif étant de créer un milieu propre et sain, où il fait bon vivre. Et pour cause. Autant de fonds dépensés et de moyens humains et logistiques ont été également mobilisés pour le bien de la population et son environnement.
Cela fait longtemps que l’on agit de la sorte, scandant tous les slogans du monde, sans venir à bout de nos soucis environnementaux. Pire, la situation n’a cessé d’empirer chaque jour qui passe : déchets entassés ici et là, bennes à ordures renversées sous le couvert de fumée, plages polluées, espaces verts abandonnés, érosion du littoral, dégradation forestière, odeurs de brûlé ressenties, parfois, dans nos quartiers… Alors qu’en est-il des stratégies et programmes nationaux de propreté mis en place, depuis des années ?
Où sont passés les fonds investis ?
Bien que la journée de cette année focalise sur «la restauration des terres, l’arrêt de la désertification et le renforcement de la résistance à la sécheresse», sous l’effet ravageur des changements climatiques, notre pays, semble-t-il, n’a pas daigné s’engager dans pareils chantiers écologiques. Et là, l’on revient à dire que l’écocitoyenneté est une culture qui s’apprend chaque jour et tous les jours. Notre rapport avec l’environnement n’est pas un fait divers ou occasionnel, et encore moins évènementiel.